Ça pourrait être une histoire.
Il y aurait un gros (poisson)
et un petit (poisson).
Et le gros (poisson) n’aurait pas envie de manger le petit,
pas envie non plus de lui monter dessus pour se sentir plus grand,
plus haut, plus gros, plus fort.
Même pas envie de lui jeter des miettes
pour se sentir plus méritant, plus vaillant, moins fainéant,
plus puissant.
Non, il y aurait un petit et un gros poissons,
différents,
mais quand même, tous les deux des poissons,
tous les deux habitant cette terre,
tous les deux faits d’arête et de chair,
simplement.
Il y aurait aussi un ver,
long, appétissant,
de ceux qui rendent les poissons gourmands.
Il y aurait enfin un mur vert,
une mer inventée pour deux poissons de terre.
Ça pourrait être une histoire,
de regards, d’esprits et de bras ouverts.
Quoi d’autre qu’une histoire?
(Partage. Sculpture réalisée en 2010.
Céramique, fil électrique et pièces métalliques)
Bien plus qu’une histoire, une part sinistre de l’Histoire, de la Grande Histoire. Une part désastreuse de l’Histoire qui a exalté les foules quelques mois mais qui, aujourd’hui retrouve ses sentiers d’indifférence. Merci pour cette (fausse) histoire de (faux) poissons. Ce serait bien qu’elle en éclaire plus d’un. Quant aux poissons, jetons-les à la mer aussi bien qu’on le fait pour les hommes quand ils ne sont pas d’ici ou n’ont de fortune qui vaille…
Tristan