Une série de petits muraux, réalisés en grès engobé et émaillé, puis illustrés à partir de collages de décalcomanies céramique. C’est une technique que j’aime beaucoup, qui demande patience et anticipation, (les décalcomanies sont imprimées en amont, à partir de mes dessins, mais aussi de reproductions de planches botaniques anciennes — notamment quelques-unes de Pierre-Joseph Redouté, chinées dans une magnifique bouquinerie de la Drôme).
Ludique et poétique, le collage fait dialoguer les dessins comme on le ferait avec des mots. Chaque association est une nouvelle histoire que je m’invente.
Une fois le collage effectué, une troisième cuisson est nécessaire pour fixer définitivement le dessin dans l’émail. Avec cette même technique, j’ai aussi réalisé une série de broches et de cache-pots, à retrouver également chez Souzani.
Parmi les créations d’une dizaine d’artisans, est également présentée ma petite papeterie, ainsi qu’une famille de poissons en papiers perdus. Ceux-ci — petites sculptures sur pied — sont créés à partir de chutes de peintures et autres petits rebuts qui s’accumulent dans l’atelier. Impressions aux tampons, couleurs, crayons, collages, couture et bouts de bois pour un banc lumineux et joyeux.
Besoin de relayer ces initiatives et prises de parole multiples et pleines d’espoir, tant elles sont le reflet d’une autre vie possible et désirée, fondée sur des valeurs humaines essentielles à une société apaisée. À l’image de l’AFP France handicap qui se mobilise “pour défendre des valeurs non négociables : solidarité, égalité, justice, fraternité, non-discrimination”.
C’est un écho bien éloigné de la violence que l’on reçoit chaque jour en pleine face, entretenue et véhiculée par ces hommes et femmes en quête de pouvoir, dont les cris et les mensonges — amplifiés par certains médias et autres réseaux nauséabonds — éteignent en nous jusqu’aux plus infimes sources de clarté.
Ces associations, syndicats, ONG et autres collectifs sont autant de contre-pouvoirs et de graines sur lesquelles il va nous falloir veiller. Ce sont autant d’engagements à rejoindre et de résistances à inventer, pour ne pas ajouter du repli au repli, de la haine à la haine.
Oui, la vie, dans sa multitude et sa diversité, dans toute la richesse et les subtilités que nous offrent les différences.
La vie en couleurs, en lutte et en beautés, en vérité.
La vie en douceur, en tendresse, en créativité. La vie telle que notre environnement naturel nous suggère chaque jour de l’inventer, loin de l’ordre et des prisons, de la haine et des casernes, de l’amertume ressassée, loin des gamins en uniformes, dressés, disciplinés.
La vie ensauvagée oui, la vie pas droite, pas rangée, la vie bouillonnante et révoltée.
La vie en liberté et en fraternité.
Fleurs de juin et recherches en cours, pour une expo qui aura lieu cet automne. Une réflexion sur les nuances, sur l’importance de les faire se côtoyer, se frôler, se rencontrer, sur un monde et une société tout sauf monochromes.
Peut-être parce qu’il évoque des profondeurs sans fond, sans lumière, sans espoir. Peut-être parce qu’il est bien souvent celle des uniformes, des uniformisés, ou d’une nuit sans lune.
D’autres couleurs existent et nous appellent, des verts à l’infini, des roses même fanés, des rouges braise ou coquelicot… Des couleurs de paix et de vivre ensemble, de construire ensemble, des couleurs de joie qu’il ne tient qu’à nous d’inventer.
Très heureuse de participer à cette nouvelle édition du salon Faire impression. Il aura lieu les 1er et 2 juin à Saint-Étienne, et sera dédié aux métiers de l’illustration et de l’encre.
C’était il y a un an. Une résidence de création céramique, en duo avec Sylvie Delphaut, à l’invitation du centre de céramique Arte Diem à Saint-Chamond.
Durant ces deux semaines de travail nous avons été accompagnées par Chloé Sorbe, photographe (merci à elle pour la première photo de cet article), et par Baptiste Deyrail, vidéaste (et auteur de bandes dessinées).
Sont nés de ces rencontres, un catalogue, sous la forme d’un abécédaire, illustré par les photo de Chloé,
mais aussi un film documentaire, réalisé par Baptiste.
Vous avez envie de vous glisser dans notre éphémère atelier, d’y jeter un œil ou l’une ou l’autre oreille? Le film est à découvrir ici
Belle découverte!
(Une fois encore, un immense merci à Arte Diem pour son accueil et son professionnalisme. C’est une chance d’avoir tout près d’ici une association qui œuvre avec autant d’énergie au partage et à la visibilité de la céramique contemporaine.)