Inspiration
• Souffle créateur qui anime les écrivains, les artistes, les chercheurs. “ À l’idée d’inspiration s’oppose celle de fabrication” (Thibaudet)

• Action d’inspirer qqch. à qqn; résultat de cette action.

Inspirer
• Donner l’inspiration, le souffle créateur à (dans l’art, les activités intellectuelles). “Quelques lueurs, qui sont les moments où l’artiste a été inspiré.” (Delacroix)

S’inspirer de
• Prendre, emprunter des idées, des éléments à. Le romancier s’est inspiré d’une légende populaire.


Je pique ce soir ces mots dans les pages du Petit Robert,
je ne m’en inspire pas, je les recopie tels que je les y ai trouvés.

Tenter de dire,
une révolte, une colère,
un caillou sur le chemin,
Encore?

La question de l’inspiration,
souvent elle m’a été posée…
Alors quoi?

En premier lieu, des images et des sensations à l’intérieur de moi.
Fermer les yeux, puiser et tenter de visualiser,
puis de matérialiser ce que j’aimerais, entre mes mains, trouver.

Et puis se nourrir ailleurs.

De tout, de beaucoup,
l’ombre d’un feuillage, une herbe dans le vent, une tenue aperçue au coin d’une rue, dans une vitrine ou dans les pages d’un magazine, trois couleurs sur un pélican, une posture, un mouvement, un contraste surprenant, de fascinants textiles nés de mains au savoir-faire ahurissant, des objets ça et là, quelques traits maladroits…
Tout, rien, yeux ouverts.

Et toujours,
observer, regarder, prendre, recevoir,
se nourrir oui,
mais digérer.

Digérer c’est donner à cette matière la possibilité de faire un trajet à l’intérieur de soi,
d’être transformée,
c’est l’assimiler sans la copier ni la trahir,
comme la plante assimile la pluie et les nutriments qu’elle puise dans la terre et qui la font pousser.

De tout temps, musiciens, peintres, écrivains, illustrateurs se sont ainsi nourris.

De tout temps d’autres ont cru et pensé que s’inspirer de,
c’était copier-coller-voler.
Comme si donner une autre forme, une autre couleur, une autre saveur à une idée,
c’était soudain la faire sienne.

C’est le coucou qui s’empare du nid qu’un autre a bâti.

Ce coucou-là est une illustratrice allemande visiblement très inspirée,
et sans aucuns doutes encouragée par un éditeur sans principes et sans scrupules
qui a choisi ce dessin pour illustrer la couverture d’un calendrier pour l’année à venir…

Travailler à la réalisation d’illustrations pour des cartes postales n’est pas simple,
il faut sans cesse renouveler des collections, trouver de nouvelles idées, et cela dans un champ très limité. Les thèmes abordés par la carte ne sont ni vastes, ni nombreux.

Mais, dans cette société où il s’agit avant tout de produire, consommer, donner à consommer, produire et puis jeter pour produire encore, faire tourner la machine à billets sans soucis de la notion même de respect, l’éthique et la morale ont quelque difficulté à se frayer une place.

Nos dirigeants nous en donnent l’exemple à chaque instant.

Alors pourquoi, quand on est éditeur, ou bien illustratrice, se donner la peine d’inventer, de chercher, d’aller de l’avant, de tenter d’être juste, vrai, intègre, quand on peut tout simplement aller piocher ça et là “un truc qui marche” et, comme le coucou, se l’approprier?

En colère, oui,
car ces valeurs ne sont pas les miennes,
et qu’à piller sans scrupules au nom d’une prétendue nécessaire rentabilité,
on finit par tout abîmer.

Je vous en montre encore?



Sans commentaire.