Une
maison d’édition,
une autre,
cartes
postales et papeterie,
une
première rencontre,
et
puis quelque quatre-cents images.
Un
trajet.
Avant
l’image,
imprimée,
découpée, publiée, exposée sur son tourniquet ,
il y
a la peinture qui prend vie dans l’ombre de l’atelier.
Et
si la carte ne peut exister sans la peinture qui l’a initiée,
celle-ci
continue de vivre bien au-delà des collections épuisées.
En
voici quelques-unes,
extraites
de ce bout de parcours,
de
cette tribu de femmes qui depuis seize ans m’accompagnent.
Comme
moi, elles ont fait leur chemin depuis toutes ces années,
elles
se sont transformées,
ont
habité autrement l’espace à la fois étriqué et sans limites qui est le leur.
Femmes,
dans un premier temps presque asexuées,
elles
se sont épanouies dans la couleur qui leur tenait lieu de paysage et
d’air
à respirer.
Il m’a
fallu plusieurs années pour accepter l’idée qu’elles pouvaient me
ressembler,
et qu’inévitablement, elles suivaient mon trajet.
Ainsi
elles ont grandi, se sont épanouies, féminisées.
Parfois
se sont armées de ces piques d’Amazones
qui
disent ce que les femmes,
pour
pouvoir simplement vivre,
doivent sans cesse inventer.
Malgré
cela, elles ont poussé bien au-delà de moi.
Si
elles ont, au fil de ces années, suscité tant d’écho chez d’autres femmes,
c’est
peut-être que jamais elles n’ont imité les modèles
qui
nous sont imposés.
Je n’ai
jamais cherché à dire (sinon ce qu’une carte postale doit dire)
au
travers de ces femmes,
jamais revendiqué, jamais crié.
C’est
un aveu, elles n’étaient pas là pour ça.
Pourtant,
en rejoignant une à une la petite communauté qui peuple
mes
cartons à dessins, elles se sont emparées de ce qui gronde en moi,
d’une conscience vive,
et, ensemble, se sont affirmées.
Elles
disent sans mots ce qu’est une femme,
et son droit, ici, à exister.
Sans
peur, sans être abimée, minimisée, abusée, dominée, utilisée,
écrasée
par ceux qui la craignent et l’aiment à la fois.
Parées,
colorées, légères oui, mais jamais frivoles,
elles disent que beauté,
profondeur et gravité peuvent s’unir pour parler.
Les quatre premiers visuels ont été édités par Correspondances entre 2001 et 2009, les deux derniers par Aquarupella, en 2017.
Effectivement, 2017 a été une année sans agendas, mais vous en trouverez à nouveau pour l’année 2018, édités par Aquarupella. Il faudra donc attendre un peu après la rentrée scolaire puisque ce seront des agendas pour l’année civile. Merci à vous!
Merci pour ces jolies images qui me font rêver et voyager, elles m’apaisent tellement. J’aime les regarder et ressentir le calme qui m’envahit.
J’aurai aimé trouvé un agenda dans lequel je puisse retrouver votre univers mais cette année semble être une année sans !
Je voulais recommencer mon année scolaire en votre compagnie mais vais-je pouvoir ?
A bientôt
Bonjour Gaëlle,
Il est vrai que l’on te retrouve dans toutes ces femmes,
Tu les mets en mouvements avec une telle grâce, que personne ne peut y rester insensible.
Tel le funambule sur son fil, qui nous fait rêver dans son déplacement insolite et périlleux, tu as posé sur la toile tant de délicatesse et de finesse, belle poétesse des couleurs, et bienfaitrice pour notre regard que tu illumines avec ces femmes volontaires et pacifiste.
Mon âme ne ressent aucune colère, ni gravité dans ton expression pictural, c’est peut-être cela qui distingue toute l’affection que je porte sur ta créativité, ces femmes nous réconcilie avec nous mêmes, dans nos erreurs et nos défaillances, et c’est énorme!!!!!!
La peur envolée, elles redessinent le destin qui pourrait le mieux nous convenir pour être en harmonie avec l’essentiel, la lenteur, et la joie de VIVRE.
Le BONHEUR EST DANS TES PRES ET DANS TES JARDINS, bon semis, je t’embrasse affectueusement..