Entre deux projets, l’atelier se met en pose. Je promène sur lui un regard curieux, à la recherche de ce que j’ai cessé de voir. Glane un rayon de soleil, un souvenir d’enfances, déambule en attendant ce qui viendra, ce qui prend racine dans le silence.
Je croise un reflet, le dehors se frotte au dedans sur une pile de petits morceaux de verre qui n’attendent qu’à.
Je pense à cette année qui commence, mais qui ne commence rien d’autre qu’une série nouvelle de chiffres, de nombres. Je pense à ce que nous pourrions vouloir commencer, nous, humains qui quantifions le temps, l’espace, la possession et les privilèges.
Nous pourrions aussi vouloir cesser.
Par exemple, cesser de détruire, d’exterminer, de contaminer, de mentir, de piller, de dénier, de manipuler, d’empoisonner, de stériliser, d’accaparer, de nous défiler.
Nous pourrions, ils pourraient non?
Non?
Cela serait-il impossible? N’y aurait-il donc aucune alternative?
Nous pourrions collectivement changer de croyance, non?
Et imaginer la possibilité de la vie.
De la donner, de l’inventer, de la protéger, de la caresser, la partager, la vivre, de la faire phare dans la nuit.
Ceux qui ne sont rien Nuancier de déchets, rebuts et autres objets de mépris
Pour chaque nuancier présenté dans mon exposition Singulières(nuances), j’ai posé des mots. Voici ceux qui accompagnaient celui-ci.
Qui oserait ? Qui a osé ? Qui ose ? Dénier à certains leur humanité. Leur ôter le droit d’exister, les assimiler au néant.
Qui peut oser ?
On pense au passé, on pense à la honte, on pense à ceux qui, de ce côté-ci ou de l’autre d’une frontière, dans un temps pas si lointain, ont œuvré massivement à cette négation-là.
Et on ne s’horrifie pas, plus, pas assez, pas du tout, à l’écoute de ces quelques mots tout proches, dans une bouche toute propre qui nous explique qu’il y a deux catégories d’humains. Ceux qui ont réussi, et ceux qui ne sont rien.
Ça se planque derrière des dents bien rangées, et puis ça sort un jour comme ça, l’air de rien, le déni d’humanité. Une phrase réfléchie, assénée, et c’en est fini des gueux, des pauvres, des abîmées, des poètes.
Il faut croire qu’elle se perpétue cette obstination à vouloir gommer l’autre, les autres, les ratés de la société. Vous, moi peut-être ?
….
Piocher dans le rebut, le rejet, collecter ces fragments invisibles charriés par le vent, altérés par le temps, puis laisser faire le fil et rendre chair aux enterrés vivants.
Ce sont si peu de chose, les infinies nuances du rien. Des parcelles de vie, des fragments d’immensité. C’est ce qui fait le monde.
Aux petits rois aveugles laissons le blanc, le noir, le néant de leur humanité.
Ceux qui ne sont rien Nuancier de déchets, rebuts et autres objets de mépris
178 disques. Déchets textiles et autres petits rebuts (filets de légumes, emballages plastiques ou papier, vêtements usagés, ficelle agricole…), fil.
Besoin de relayer ces initiatives et prises de parole multiples et pleines d’espoir, tant elles sont le reflet d’une autre vie possible et désirée, fondée sur des valeurs humaines essentielles à une société apaisée. À l’image de l’AFP France handicap qui se mobilise “pour défendre des valeurs non négociables : solidarité, égalité, justice, fraternité, non-discrimination”.
C’est un écho bien éloigné de la violence que l’on reçoit chaque jour en pleine face, entretenue et véhiculée par ces hommes et femmes en quête de pouvoir, dont les cris et les mensonges — amplifiés par certains médias et autres réseaux nauséabonds — éteignent en nous jusqu’aux plus infimes sources de clarté.
Ces associations, syndicats, ONG et autres collectifs sont autant de contre-pouvoirs et de graines sur lesquelles il va nous falloir veiller. Ce sont autant d’engagements à rejoindre et de résistances à inventer, pour ne pas ajouter du repli au repli, de la haine à la haine.
Oui, la vie, dans sa multitude et sa diversité, dans toute la richesse et les subtilités que nous offrent les différences.
La vie en couleurs, en lutte et en beautés, en vérité.
La vie en douceur, en tendresse, en créativité. La vie telle que notre environnement naturel nous suggère chaque jour de l’inventer, loin de l’ordre et des prisons, de la haine et des casernes, de l’amertume ressassée, loin des gamins en uniformes, dressés, disciplinés.
La vie ensauvagée oui, la vie pas droite, pas rangée, la vie bouillonnante et révoltée.
La vie en liberté et en fraternité.
Fleurs de juin et recherches en cours, pour une expo qui aura lieu cet automne. Une réflexion sur les nuances, sur l’importance de les faire se côtoyer, se frôler, se rencontrer, sur un monde et une société tout sauf monochromes.
Peut-être parce qu’il évoque des profondeurs sans fond, sans lumière, sans espoir. Peut-être parce qu’il est bien souvent celle des uniformes, des uniformisés, ou d’une nuit sans lune.
D’autres couleurs existent et nous appellent, des verts à l’infini, des roses même fanés, des rouges braise ou coquelicot… Des couleurs de paix et de vivre ensemble, de construire ensemble, des couleurs de joie qu’il ne tient qu’à nous d’inventer.
Je me demande, moi, si tout cela est bien sérieux.
S’ils sont sérieux ceux qui pensent l’être, ceux qui pensent penser bien, penser mieux, penser juste, ceux qui pensent pour les autres.
Pour nous.
Les mouvements de leurs bras, la gravité de leurs regards, de leurs voix, sont étudiés, travaillés, pour qu’on les croie.
Qu’on les croie sérieux, responsables, puisqu’ils décident ce qui est bien pour nous, puisqu’ils le savent mieux que nous le savons.
Ils seraient donc nos pères, nos mères, nous leurs enfants inconséquents.
Mais les enfants, ne sont-ils pas plus sérieux que ces “grands” qui font de nous leurs poupées de papier? Plus sérieux que ces “grands” qui jouent au roi ou aux marchands, qui jouent à l’école, qui jouent à la guerre avec des soldats de chair et de sang, avec des enfants de chair et de sang, qui jouent aux puissants.
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Je porte en moi ce double handicap, je n’ai jamais été “grande”, et je suis une femme.
À leurs yeux, plus encore que tout autre, je ne suis pas sérieuse, pas capable de comprendre le monde, de le guider, pas capable de savoir ce qui est important et ce qui ne l’est pas.
Pourtant, c’est peut-être parce que je suis une femme, que je connais la préciosité et la valeur de la vie, de chaque vie, quelle qu’en soit sa couleur.
Cette vie que j’ai donnée, créée, nourrie, sans obéir à une quelconque injonction à pondre, à peupler, à repeupler, à regarnir les garnisons et les viviers d’esclaves et de petits robots.
Il serait temps, enfin, de considérer la vie, les vies.
Les vies multiples et infinies, uniques, singulières, chaudes et douces de peaux, de rage et de rires profonds, fragiles et furieuses, folles, tendres et lumineuses, déglinguées, abimées, constructives, appliquées, raisonnables ou déjantées, mais vivantes, et de toutes les couleurs.
Les couleurs existent, elles font le monde comme nous le faisons, elles se déclinent en milliers de nuances, comme nous.
Ne fermons pas les yeux sur leur infinie diversité.
Refusons la monochromie imposée aux enfants comme aux idées.
Uniformiser les enfants “n’effacera” pas leurs douleurs et leurs peines, leur lucidité, leur soif de se dire et d’exister.
Refusons d’armer nos ventres et nos pensées, refusons la peur et ceux qui la fabriquent, refusons les chants de guerre dans la bouche des marmots, refusons le bleu marine sur leur peau, sur la nôtre, et dans nos cerveaux.
Que cette année soit celle de la multiplicité des couleurs, mélangées, conjuguées, métissées. Qu’elle soit une année bariolée, désarmée, féminisée!
“Qui vient avec ou après ce qui est principal, essentiel”
“Qui s’oppose à la chose principale dans une étroite dépendance”
“Femme”
Petit bonheur du jour. En travaillant, écouter sur une radio publique la rediffusion d’une émission enregistrée il y a une dizaine d’années. Cette émission, qui donne la parole à trois “grands” de la chanson française (Clerc, Le Forestier, Souchon) fait écho à une autre, bien plus ancienne et autrement plus connue, qui vit se réunir pour la première fois autour d’une table Brel, Brassens, Ferré.
Ils sont là, ils parlent, les trois d’hier puis les trois d’avant-hier, les trois vivants invités à poursuivre les réflexions des trois disparus.
Quand vient la question des femmes, de la femme, car dans l’ombre ça existe ces petites choses-là.
Certains diront, “pas des bonnes-femmes non, il ne faut pas dire ça”.
Merci.
Pour le reste, accessoire, ce n’est sans doute que ça, une femme.
Je ne cesserai pas d’aimer les chansons de Brel et de Brassens, ni de les écouter.
Mais quand cesserons-nous d’être considérées comme des objets d’usage, comme des accessoires, comme “ce qui vient après ce qui est essentiel, principal”?
À écouter celui qui se prend pour notre Roi, à écouter certains monstres que seuls d’aussi monstrueux qu’eux sacralisent encore, ce n’est pas pour demain.
Ici, le soleil, et l’ombre des dernières feuilles, dansent avant de rejoindre la terre.
Caresses d’air et de lumière, papier de chair et de sang.
Derniers préparatifs avant l’accrochage de notre exposition de fin de résidence.
Le ventre de la terre, Gaëlle Boissonnard et Sylvie Delphaut. Ce sera à Arte Diem 5 rue de Bretagne à Saint-Chamond (Loire). Du 10 novembre au 8 décembre 2023.
Ouverture du lundi au samedi de 14h à 18h, et les dimanches 12 et 26 novembre, de 14h à 18h.
Il n’est jamais assez de murs, de cloisons, de strates de feutre, de laine, de coton, pour se protéger de la furie des hommes. Jamais assez de mains sur les oreilles pour s’isoler d’un tumulte que l’on voudrait faire taire.
Dans l’atelier, je choisis souvent le silence. Pas de musique, si ce n’est celle de la pluie, du vent, des oiseaux, du trottinement des souris.
Posées là, des bulles de porcelaine-papier teintée de chair et de sang, des lambeaux de peau protectrice, de minuscules objets de soin. Une fois encore, créer des passerelles entre la terre et d’autres matériaux fragiles et périssables; textile récupéré, fil, végétal, papier.
Réfléchir à ce qui se cache, dessous, sous la peau de porcelaine blessée.
Il y a ce qui se voit et ce qui se terre. Il y a ce qui ne paraitra jamais et il y a ce qui suinte. Il y a la douleur des femmes, de toutes les femmes en moi.
Il y a aussi ce cri que je ne parviens pas à faire taire, et qui rompt le silence que j’ai pourtant choisi. C’est un cri incessant, c’est du bruit, un boucan de gravas, de larmes, d’injustice infinie.
C’est le bruit des hommes qui cassent le monde en petits morceaux.
Cette question de la paix, de la volonté de la paix, me taraude. Elle parasite mes pensées et mon travail, mes jours, mes nuits. Elle gonfle ma colère.
Je ne veux plus croire, comme on me l’a trop souvent donné à croire, que c’est une question naïve, enfantine, que celle de la paix. Que celles et ceux qui se la posent ne comprennent rien au monde des “grands“. Ces dominants, qui dirigent, ordonnent, organisent à l’image de leurs pulsions mortifères nos civilisations.
Ce que me révèle cet état du monde, c’est que ceux qui se croient grands et forts ne la désirent pas, la paix. Ils n’en ont que faire.
Ils ne sont peut-être simplement pas capable de l’imaginer, pas plus qu’ils n’imaginent la singularité de chaque vie qu’ils anéantissent.
Des vies d’enfants, d’hommes, de femmes, des vies d’arbres et d’animaux multiples, la vie des vivants qui peuplent la terre.
Nous si nombreux, si nombreuses, qui l’avons, cette imagination. Nous qui chaque jour créons la vie, la possibilité de la vie, nous qui en prenons soin, qui l’élevons, la cultivons, il serait peut-être temps de faire entendre notre voix, non?
Photos: Chloé Sorbe et Gaëlle Boissonnard Sculptures en porcelaine-papier et textile, créées lors de notre résidence à Arte Diem, en avril 2023. Exposition du 10 novembre au 8 décembre 2023.
Deux semaines, c’est bien court pour parcourir la terre, l’explorer dessus, dessous, dedans, au creux de ses recoins cachés.
Deux semaines dans une bulle hors du temps, à parcourir de nos doigts et de nos doutes l’idée de l’ombre fertile, du ventre qui protège, qui enfante comme la terre offre ses replis aux graines, aux racines, aux rhizomes, aux germes oubliés, pour couver la vie, la soigner, la protéger, l’inventer.
Ces deux semaines de création et de bonheur dans la lumière d’un immense atelier nous ont été proposées par l’association Arte Diem, qui œuvre pour le partage et la reconnaissance de la création céramique depuis plus de trente ans. Merci à toutes celles et ceux qui nous ont accueillies et accompagnées joyeusement durant ces 16 journées de création.
Merci également à Chloé Sorbe, pour les très belles photos réalisées pendant ce temps de résidence.
Les pièces réalisées pendant la résidence, qui seront sans doute complétées par d’autres que nous réaliserons un peu plus tard dans nos ateliers, seront exposées dans l’espace d’Arte Diem, à Saint-Chamond, à partir du 10 novembre prochain.
Et puis, parce que je reste celle que je suis, et qu’à peine sortie de ma bulle je retrouve mes colères et mes révoltes face à l’injustice d’un pouvoir qui n’œuvre que pour accroitre toujours plus les inégalités sociales, j’ai envie de partager avec vous ce texte admirable écrit par Lola Lafon et publié dans Libération la semaine dernière. Il fait écho au thème que nous avons choisi d’explorer durant ces journées d’exploration de la terre, celui du féminin et du végétal qui se rejoignent dans cette incroyable énergie à inventer la vie. Alors oui, continuons, insistons, encore et encore.
Réforme des retraites : Manu ciao?
“Voilà qu’en ce début de printemps, quelque chose survient. Quoi qu’il en coûte, il s’agit d’éteindre ce qui naît. Ce pouvoir aux abois ne sait plus faire que ça.
Tout ne pouvait pas se résoudre à cela, à dresser des listes de ce qui mourrait bientôt, ces listes qu’on finirait par trouver tragiquement poétiques : les tigres de Sunda, les licornes asiatiques et les séquoias géants. Tout ne pouvait pas se limiter à cela, à s’alarmer, à agiter des sonnettes d’alarme.
Tout ne pourra pas se résoudre à ça : à colmater, à réparer.
Nous savons tout de la réparation, nous sommes rompus à nous «acclimater» à ce qui nous détruit. Nous savons les ravages de ce qu’on avale de force, de tout ce qu’on ravale, ce magma de solitudes et d’impuissances. Et on s’y est presque faits, pour ne pas dire résignés, à avoir en commun la peur de faillir, de ne pas tenir, de s’affaisser, la peur de ce qui nous attend, la peur de ce qui ne nous attend plus.
On s’échange les adresses de thérapeutes, des recettes bien-être, on décline les couleurs apaisantes sur les murs de notre appartement. On ne se dit plus au revoir mais «prends soin de toi», comme face à un cataclysme que l’on sait inéluctable.
On s’y est presque faits, à n’être en quête que de ça, dans les amitiés, les voyages, les plantes ou les romans : une réparation. A rechercher en tout de quoi fonctionner encore, à la façon de petites machines tristes et efficaces, vaillantes, beaucoup trop vaillantes. Mais voilà qu’en ce début de printemps, quelque chose survient, qui grippe la machine. Ce quelque chose, dont personne, au moment où j’écris, ne connaît l’issue, est un rappel. Un réveil. Quelque chose a lieu qu’il faudrait se garder de définir, de circonscrire. S’agit-il de questionner la place du travail dans nos vies ? Certainement. S’agit-il d’une conscience inquiète du temps qui nous reste ? Certainement. De ce qu’il faut reprendre, arracher à un capitalisme morbide qui ne sait plus faire que ça, nous inoculer le désir des choses inutiles ? Certainement. S’agit-il de balancer par-dessus bord cette façon que l’on a eue, des années durant, de se définir par le travail, cette question réflexe, quand on se rencontre : et toi, que fais-tu ? Ce marqueur social impitoyable qui exclut de la conversation chômeurs, retraités et tous ceux et celles qui n’ont pas choisi ce qu’ils «font», que leur métier ne définit pas ?
Le «quelque chose» de ce printemps est un mouvement. Mouvement a pour synonymes ardeur, élan, émotion et vie. Si, dans les manifestations, des cortèges se réapproprient le tube de Mylène Farmer Désenchantée, les corps, eux, contredisent ce constat désespéré : les manifestants dansent, ils reprennent l’espace.
L’entrée en force de la danse dans les cortèges n’est pas anecdotique, elle dit, mieux que ne le font les traditionnels slogans syndicaux, la joie de faire corps, de se tenir ensemble, ce désir d’être uni·e·s. «Si je ne peux pas danser, je ne veux pas prendre part à votre révolution», disait Emma Goldman. Cette foule qu’un pouvoir hagard réduit à des chiffres mobilisation en hausse ou en baisse – prend la parole en un surgissement poétique, politique : les pancartes affichent un humour noir, un humour pop, aussi, ces «Manu Ciao», «Femmes : 22 % de retraite en moins et il paraît qu’on chiale pour rien», «Y’a pas de moyens dja dja», «Je ne veux pas mourir sur scène» ou «Moins de flashball et plus de flashdance».
J’aurais aimé pouvoir arrêter ma chronique ici. J’aurais aimé n’écrire que cela. J’aurais aimé ne pas écrire ceci : qu’un manifestant est entre la vie et la mort. Qu’un autre sort à peine du coma. Que d’autres, combien d’autres, ont été mutilé·e·s. Certaines ont subi des violences à caractère sexuel lors d’un contrôle policier. Des centaines ont été arrêtées de façon arbitraire, «préventivement». Quoi qu’il en coûte, il s’agit d’éteindre ce qui naît. Ce pouvoir aux abois ne sait plus faire que ça. Mais comme l’écrit l’Association pour la défense des terres dans une tribune parue le 1er avril : «Les limites planétaires ne sont pas des données que l’on peut mettre à genoux, matraquer, faire rentrer dans le rang ou intimider.»
Sans doute le savent-ils très bien, ceux-là qui ont cru pouvoir résoudre les existences comme autant de fractions : il se passe quelque chose, ce printemps, dans les rues. On y reprend vie. On revient à soi, mais ensemble. On déborde du cadre. Et le printemps a ceci de commun avec la vie : il insiste.”
Toutes les photos de cet article ont été réalisées par Chloé Sorbe.