Le gel du mois de mai a endormi le figuier.

Celui-ci a pris son temps,
pour fabriquer ses feuilles,
puis ses fruits,
qui jamais n’avaient été aussi nombreux.

Mais ils ont poussé si tardivement qu’ils ont été surpris par le froid de l’automne,
et n’ont pas mûri.
Comme ces enfants qui restent enfants,
fragiles et dépendants
et ne peuvent quitter la maison,
la protection de leur parents,
les petites figues sont restées accrochées au figuier.

Elles m’ont offert, avant la neige,
toute la beauté d’un nuancier.

Un cadeau à partager,
pour qui sait regarder,
si près, à nos pieds.

Les nuances,
c’est aussi ce qui pourrait nous qualifier,
êtres humains naviguant sur la terre.
C’est ce qui pourrait faire notre beauté, non?

Non.
On en revient toujours aux mêmes imbéciles discours…
Nous ne devrions accepter près de nous que ceux qui nous ressemblent,
ne partager nos bouts de territoire qu’avec ceux qui portent notre couleur,
nos idéaux, nos soifs et nos rancœurs.

Je regarde le ciel,
et l’oiseau dans le ciel,
qui se moque bien de nous,
de ces petits êtres de rien du tout,
qui s’écharpent et s’entretuent, les yeux et le cœur fermés.

Je regarde l’oiseau,
un espoir quand même.

Pour aller plus loin, cette tribune que j’ai envie de partager.


Et puis pour finir,
un sourire.
Autoportrait d’hiver.