C’est sans doute le rêve de la plupart d’entre nous aujourd’hui.
En finir…
On voudrait que ça s’arrête,
on ne sait pas bien quoi,
on ne sait pas bien comment,
mais on voudrait que ça s’arrête.
Par tous les moyens.
On pourrait conduire les hérétiques au bûcher,
pourquoi pas?
Brûler les sorcières aussi.
On pourrait sacrifier quelques vies non?
Sans doute que ça ferait revenir la paix,
et surtout nos libertés de consommer sans être dérangés.
Il faut que ça cesse tout ça
et que l’on revienne à une vie normale,
à notre vie d’avant.
À cette vie dans laquelle la maladie n’existait pas,
la mort n’existait pas,
où tout allait si bien.
Il nous faut trouver les coupables de notre sérénité perdue,
et si besoin, les pendre.
Oui c’est ça, désignons les et pendons-les!
Et tout ira mieux n’est ce pas?
Mais oui, bientôt tout ira tellement mieux,
puisque la solution nous l’avons,
puisque stratégie il y a,
et que l’ennemi est montré du doigt.
Ne nous reste qu’à le priver de ses droits,
qu’à l’humilier, l’isoler, le déchoir de sa citoyenneté,
et tout ira mieux n’est ce pas?
La stratégie est là,
celle qui nous délivrera du mal.
Et à cette stratégie, il n’y a pas d’alternative.
Nous y revoilà.
IL N’Y A PAS D’ALTERNATIVE
La sentence est lancée,
elle a une sale odeur
et réveille de sales mémoires,
mais elle est lancée à si grand bruit que peu se refusent d’y croire.
Elle est lancée comme un drap sombre jeté sur nos capacités à voir,
à réfléchir et à analyser,
à garder la tête froide.
Cette stratégie, tous les tyrans du monde en usent,
celle qui vise à détourner l’attention du plus grand nombre en la focalisant sur un coupable désigné,
celle qui vise à isoler, fragiliser,
à nous faire croire en une détermination universelle, une volonté et une pensée uniques,
qui seraient celle de toute un peuple à l’exception d’une minorité imbécile et réfractaire.
Une pensée unique! Imaginez…
Imaginez une démocratie sans dissonance,
une belle démocratie dans laquelle tous, nous penserions de la même manière.
Les autres…
Les autres? Existent-ils les autres? Ceux qui ne pensent pas comme nous?
Il suffit de si peu pour les rayer d’une carte.
Il n’y aurait donc pas d’alternative.
Se mettre à genoux et plier la tête,
baiser la main du roi,
ou disparaitre.
J’en connais, des alternatives.
Deux, au moins.
Résister,
et puis mourir.
C’est bien la seule chose qui ne connaisse pas d’alternative,
la mort.
Même les tyrans, les amasseurs affameurs de l’humanité,
même les salauds sont un jour rayés de la surface de la terre.
Alors sourire.
Car ceux qui résistent, qui ont toujours résisté, qui résisteront encore,
savent qu’ils possèdent au moins deux alternatives,
désobéir,
et puis quoi?
En finir.
Petite lumière pour éclairer cette réflexion, trouvé ceci sur le site
du Ministère des solidarités et de la santé:
Vous êtes … un patient ou une patiente. Vous vous interrogez sur la prise en compte de votre volonté par votre médecin.
Préalable indispensable à toute intervention médicale, votre consentement doit être recherché par votre médecin. Aucun acte médical ou traitement ne peut être pratiqué sans votre consentement libre et éclairé. Vous pouvez retirer votre consentement à tout moment.
Que signifie donner un consentement libre et éclairé ?
Votre consentement doit être libre, c’est-à-dire ne pas avoir été obtenu sous la contrainte. Il doit être renouvelé pour tout nouvel acte de soins.
Votre consentement doit également être éclairé, c’est-à-dire que vous devez avoir été informé des traitements dont vous allez bénéficier, ainsi que des risques fréquents ou graves normalement prévisibles et des conséquences éventuelles que ceux-ci pourraient entraîner.
Ai-je le droit de refuser des soins ?
La loi du 4 mars 2002 renforcée par la loi du 22 avril 2005 a consacré le droit pour tout patient de refuser des traitements, même au risque de sa vie. Corollaire du principe du consentement, vous pouvez refuser tout acte de prévention, de diagnostic ou toute intervention thérapeutique, ou en demander l’interruption à tout moment.
Le médecin a l’obligation de respecter votre volonté après vous avoir informé des conséquences de ses choix et de leur gravité. Si cette décision met votre vie en danger, vous devez la réitérer dans un délai raisonnable. Votre décision sera ainsi inscrite dans votre dossier médical.
En résumé:
L’information délivrée par le médecin doit vous permettre de donner un consentement libre et éclairé aux interventions et actes médicaux. Cela signifie que vous prenez avec lui les décisions concernant votre santé, sans contrainte et en toute connaissance de cause. Le professionnel de santé doit respecter votre volonté, après vous avoir informé des conséquences de vos choix. |
Merci
qu’est-ce que ça fait du bien de vous lire… J’ai découvert votre blog depuis peu et tous les jours je viens voir si il n’y a pas un nouvel écrit… Et le voici…Merci. Je ne suis pas en train de vous dire d’écrire plus car j’aime votre vision de vie et le temps que cela prend pour la nourrir. Je participe peu en général mais là, mon cœur bondi et j’ai juste envie de vous dire merci, merci, merci d’être là. A très bientôt et en attendant portez-vous bien.
Mon intention ici, n’est pas, au sens strict, de répondre à ce billet qui, par sa légitimité même, n’appelle pas vraiment de réponse. Peut-être même de réaction.
C’est comme face à la respiration d’un malade,
ce serait idiot de s’en exaspérer,
mieux vaut entendre ce que nous disent la détresse et la maladie qui l’a fait naître.
Il n’y a aucune réponse possible aux cris.
Ou, quand il y en a, c’est toujours pour les bâillonner.
Tout juste peut-on les accompagner,
s’en révolter,
s’en émouvoir,
ou – c’est possible – se taire.
Se taire, toutefois, peut ressembler souvent
à une indifférence,
voire une lâcheté.
Pas envie.
Ni de l’une, ni de l’autre.
Aussi j’écris ceci
en guise de pierre apportée à l’édifice,
ni contradictoire ni vindicative ni en désaccord
ni non plus guimauve ou acquise,
mais moins intellectuelle, moins doctrinale, moins militante peut-être,
plus dans le ressenti et dans le trouble sans doute
que dans l’obligatoire raison.
Voici :
(C’est un “homme” qui parle)
Je me souviens.
C’était une urgence.
Une de ces urgences qui nous donnent à vivre, croit-on, une certaine importance.
Insolente, comme presque toutes les urgences.
Ces moments où on regrette de n’avoir rien prévu de tout ça.
Pourtant, on aurait dû, se dit-on, grands capitaines.
Parce que si on avait prévu on n’en serait pas là.
De ces urgences qui ne touchent principalement que la vie dite pratique…
Mais qui nous font faire mine de nous intéresser à la philosophique.
“Il se passe quelque chose de particulier, vous comprenez.”
Une philosophie de circonstances,
comme sont les hommes,
tellement toujours de circonstances.
On devient soudain Voltaire. Ou Rousseau.
Ce sont ceux dont on a confusément retenu les noms.
Rien d’autre.
Je me souviens l’urgence donc.
Ils s’étaient mis à (re)lire Camus. La Peste.
Ils y avaient trouvé de nouvelles « matières à réflexion »,
des « pistes », des « preuves », des oracles d’une certaine façon.
La presse de circonstances les menait à des conclusions de circonstances.
Parce que la pandémie, les évènements, tout ça…
Elle était là l’urgence et ça changeait tout, non ?
Face à elle,
ils allaient changer de vie.
Rien n’était plus sûr, mais ça, oui.
Ils avaient regardé autour d’eux, senti
(c’était la première fois, disaient-ils)
toute la fragilité de l’homme, de la situation de l’homme.
(Ils ne disaient pas de la société des hommes. Pourtant…)
Et ils en avaient conclu des choses, oubliées aujourd’hui.
Je devrais dire déjà à nouveau oubliées
(on se sentait menacés, vous comprenez)…
Chacun pour soi,
plus encore que jamais,
décidait jour après jour d’une nouvelle société
de soi,
de sa petite cellule,
de son petit ménage,
de sa petite famille.
En changeant tout sans rien changer.
D’endroit parfois.
Pour son propre confort.
La belle affaire.
On avait beau avoir peur ensemble,
c’était soi, ou les ombres de soi,
qu’on voulait protéger.
Les normes (exceptionnelles, était-il dit au temps de la sidération)
des restrictions, déjà drastiques pourtant,
se sont depuis encore durcies
sans que personne (ou presque) n’y trouve plus rien à redire.
(Tout va bien tant que je vais mieux)
La peur fait son ouvrage de maintenir.
Des droits acquis au fil des deux derniers siècles,
on découvre chaque jour qu’ils ne sont plus acquis
mais assujettis à de (soudains) préliminaires devoirs
acceptés par une majorité qui ne se pose plus de questions.
Il faut dire J’obéis avant de dire je suis.
Je pense sera une autre affaire.
La République est devenue en quelques mois
un contrat d’obéissance.
Prouve que tu obéis, tu seras citoyen.
Songe que tu pourras ne plus l’être,
ça se mérite soudain.
Je dis la République,
parce que je pense à la France,
c’est le pays où aujourd’hui je vis,
mais je sais trop
qu’au-delà des frontières,
c’est des veuleries de l’homme que partout il s’agit,
de l’homme international,
de l’homme si petit, petit.
La liberté, aujourd’hui, ne fait plus rêver,
elle fait peur.
Il lui faut un minimum de courage, c’est vrai.
C’est un travail qui ne permet aucun assoupissement.
C’est ce qui fait d’elle
cet obscur objet d’un désir fait de répulsion(s).
Quand la bêtise s’en empare,
elle croit devoir faire ceinture
et s’ajoute des bretelles
qui nous font mal au bide.
On ne s’en trouve pas mieux, c’est sûr.
On est désespérés de savoir qu’elle s’achète,
que beaucoup acceptent de payer,
même si son prix (un “pass”, c’est si peu de chose !)
est celui très exagéré de la soumission.
Le prix de la liberté est donc devenu celui de son oubli.
Et cet oubli, c’est l’ennui.
L’ennui.
Le désir privé du désir de se réaliser.
Le désir,
cette respiration qu’on croit souvent n’être que celle des bateaux.
Le temps aussi,
parce que le temps n’est qu’une éventualité.
La preuve :
avant de lire La Peste,
dans le désordre,
on avait lu 1984.
Rien appris ?
Merci à vous aussi pour cette très belle réflexion, c’est très réconfortant de savoir qu’il y a encore des lumières. bonne continuation et prenez soin de vous et de vos proches.