les massacrés du 7 janvier,
à ceux aussi, par delà nos frontières, qui chaque jour,
au nom de la bêtise, de la haine, de la peur, de l’intolérance,
par d’autres hommes sont torturés, détruits, anéantis.
Comme beaucoup aujourd’hui,
je suis ravagée.
Je pense à cet homme à la tête ronde,
aux lunettes rondes,
au trait caustique,
et qui, il y a de nombreuses années,
sans le savoir, m’a transmis la fascination du dessin,
et par là même, la nécessité.
Il est mort,
ils sont morts, assassinés.
Le symbole est fort,
comme pourrait l’être la tentation de céder à la peur,
à la terreur que certains, par là, tentent d’installer, de donner à régner.
Le pouvoir de ceux-là ne peut exister que si l’on s’y soumet.
Ensemble,
mais aussi chacun,
dans nos convictions, nos combats,
nos actes, notre éthique, nos choix, notre dignité,
chacun nous nous devons de lever les yeux,
de lever la tête, et d’avancer,
de résister.
Comme, dans ce si beau film, Timbuktu,
cette femme, qui refuse de porter des gants,
comme celle-ci qui refuse de marier son enfant,
comme cette autre qui se met à chanter, tête haute, sous le fouet.
Ensemble, et chacun,
nous avons ce pouvoir,
et le devoir de résister,
aux intolérances, à l’exploitation, à la bêtise, à la haine,
à l’indifférence.