Une colère encore — elle ont hélas tant de raisons d’être —
que j’ai envie de partager ici.
C’est un courrier que j’ai adressé au député de ma circonscription,
et qui attend sa réponse.
Monsieur
Je m’adresse à vous aujourd’hui en votre qualité de député et de membre de la majorité présidentielle qui a imaginé et voté la mise en place du “Pass vaccinal”.
Ces passeports visent à interdire à des millions de Français tout accès à des activités culturelles, sportives et de loisir : bibliothèques et médiathèques, cinémas, théâtres, concerts, expositions, restaurants, cafés, gymnases, piscines, stages, marchés de potiers, et j’en passe.
La volonté assumée du Président de la République et, partant, de ceux qui, comme vous, le suivent, n’est plus, c’est évident, de protéger la population (ce vaccin, comme vous aurez pu le constater, ne nous préserve ni de la contamination ni de la maladie), mais de punir, comme l’on punirait des enfants désobéissants, ceux qui sont en désaccord avec leur “stratégie sanitaire”.
Il y aurait beaucoup à dire sur la méthode utilisée et qui consiste d’une part à extorquer, par le biais de la menace et du chantage, le consentement censément “libre et éclairé” des patients, et, par ailleurs, à punir ceux qui ne se soumettent pas, les considérant et les traitant comme des sous-citoyens, incapables de raisonner par eux-mêmes et de se protéger. Mais ce que je voudrais aborder ici, au-delà de la méthode, ce sont les moyens, tout aussi scandaleux que cette dernière, que vous utilisez pour parvenir à vos fins.
Ainsi, dans le but de punir (d’autres diront plus vulgairement “emmerder”) des millions de Français, vous prenez en otage des dizaines de milliers de professionnels de la culture, du spectacle, de la restauration ou du sport en les privant purement et simplement d’une partie de leur clientèle et donc de leurs moyens de subsistance.
En agissant ainsi, non seulement vous instituez une discrimination massive entre citoyens, mais vous imposez par la force à tous ces professionnels dont je fais partie de cautionner vos choix et, qui plus est, de les mettre en œuvre ! Vous faites de nous le bras qui interdit, qui prive et qui punit.
Je vis et travaille dans votre circonscription. Je suis illustratrice et céramiste et je me bats depuis près de trente ans pour inventer mon métier en toute indépendance. Ce faisant, je contribue également à nourrir la vie et l’identité culturelle de ma région et de mon pays.
Ces derniers mois ont été un peu plus que chaotiques pour nos professions prétendument “non essentielles”. Notre présent et notre avenir sont tout aussi incertains, car vous et votre majorité faites le choix de nous priver d’une part de notre clientèle et donc de nos revenus. Il en va ainsi, pour ce qui me concerne, des expositions ou des marchés auxquels certains de mes visiteurs ou clients n’ont pu ou ne pourront accéder, mais aussi de certains stages et interventions que j’anime et dont je devrais exclure contre ma volonté une partie de mes élèves.
Cette décision à laquelle vous collaborez n’a plus rien d’un choix de santé publique. Aussi, j’aimerais que vous m’expliquiez, Monsieur le député, ce qui justifie que vous manipuliez ainsi, et priviez de sources de revenus une quantité non négligeable de professionnels de votre pays.
Par avance je vous remercie de la réponse que vous voudrez bien me transmettre. Espérons-la sincère et responsable.