Parce que, par les fenêtres de l’atelier
la grisaille s’entête depuis le début de l’hiver à dévorer le ciel.

Parce que je n’ai encore jamais, ici, abordé cette couleur.

Parce qu’elle est composée de toutes les autres,
qu’elle a avalées pour les transformer en mille subtiles nuances,
qui bien souvent nous attristent,
alors qu’à y regarder de plus près, on y découvre toute la richesse et la beauté des mélanges,
des mixités, des métissages…
Ceux-là même que certains voudraient éradiquer de “notre” territoire,
alors qu’ils sont la vie-même.

J’ai attrapé ce matin mon petit matériel à prélever des images,
et suis partie en quête, tout autour de l’atelier,
d’une palette de gris.

Gris pierre, gris fer,
gris caillou ou gris vermoulu,
gris lichen et gris calcaire,
gris zinc, gris cocotte et gris poussière,
C’est beau tous ces gris, non?



À l’intérieur, la couleur joue autrement.

J’ai retrouvé ma boîte d’aquarelle,
remisée depuis des années.
Avec elle, un plaisir oublié,
celui des mélanges immédiats,
de subtilités de tons, de nuances, de transparences.

Une boîte à couleurs,
c’est beau aussi…