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Gaëlle Boissonnard, un peu plus loin...

En fait…

Tenter de dire Posted on 17 Mai, 2018 18h00

… on regarde le monde,

et on pleure.

Du moins je pleure,
je ne parviens plus à ne pas.

Ici, et là, et plus loin,
partout,
les hommes ne sont plus des hommes.

Parce que d’autres hommes,
ceux qui décident,
ceux qui proclament en être,
ceux qui se pensent plus forts et plus puissants
parce que plus possédants,
ceux qui croient savoir,
ceux qui dirigent et qui musellent,
parce que ceux là décrètent que certains en sont,
et d’autres pas.

Ces autres,
on les tue à bout portant,
de l’autre côté d’une frontière.
Parce qu’armés de cailloux ils seraient une menace
pour un état qui a fait d’eux des riens,
les a privés de tout,
sauf de cailloux,
et qui, à bout portant, les démembre,
les abat.

Ces autres dorment dans nos rues,
à nos pieds,
dans nos villes qui ne comptent plus les appartements vides
tellement ils sont nombreux.
Nombreux, mais pas pour eux.

Ces autres sont partout,
ils sont aussi vous,
moi, nous.

Nous qui n’avons pas réussi,
nous qui ne sommes rien.

Le déni d’humanité à ce point affirmé,
revendiqué,
ça devrait nous réveiller,
non?

Carnet, mai 2018.



Que cette année…

Tenter de dire Posted on 15 Jan, 2018 13h02

… soit celle du temps d’aimer,
de réfléchir,
de se révolter,
de s’ouvrir, de penser,
de rire,
de voir, d’entendre, de sentir,
de créer.

De vivre,
simplement.

Vous avez avec vous quelques minutes de ce temps?

Cliquez sur l’image (et n’oubliez pas de brancher le son de votre ordinateur),
ce sont mes vœux pour cette année nouvelle.



Gueule de bois

Tenter de dire Posted on 02 Jan, 2018 11h19

En ce tout début d’année,
je voudrais partager ces images et ces mots à retrouver sur le site de La Cimade.

Des témoignages et des photos qui disent les fossés,
les gouffres qui séparent les vœux de fraternité et de solidarité de certain Président
à la veille d’une nouvelle année, et la réalité de ses actes, de ses choix, de ceux qui l’entourent,
et par là même de nous tous, “son bon peuple d’une France forte et juste”.

Il y a longtemps que je n’avais pas poussé de cri sur ces pages,
mais là c’est la nausée qui s’empare de moi à entendre encore ces flots d’hypocrisie
sans cesse multipliés.
Comme autant de voiles et de masques à poser sur nos crânes, nos regards,
nos oreilles, pour mieux se convaincre que tout va bien,
que nous ne pouvons pas accueillir toute la misère du monde,
(mais qui nous le demande?)
au risque de s’affaiblir, d’être mangés par le monde,
mais que nous faisons de notre mieux.

Mais nous sommes le monde !
Comme nous sommes aussi les artisans de la misère lorsque nous barricadons nos cœurs,
nos vies et nos frontières.


Je vous invite à découvrir et à partager ce reportage sur la cordée solidaire organisée par l’association Tous Migrants et le collectif de professionnels de la montagne SOS Alpes solidaires. Avec pour objectif de sensibiliser le public, la presse et l’État sur les risques encourus par les personnes migrantes en haute montagne.

Mais aussi ces mots, que vous retrouverez dans le diaporama:
L’illégalité des contrôles frontières.
Sur la route de Névache à proximité du col de l’Échelle, la gendarmerie patrouille jour et nuit. Tous les migrants repérés son interpellés et refoulés bien souvent illégalement en Italie. Leur souhait de demander l’asile n’est pas examiné, leur situation personnelle jamais prise en compte, pas plus que leur état de fatigue extrême ou les risques encourus par la marche retour vers Bardonecchia. Sans compter qu’environ la moitié des personnes qui arrivent dans cette vallée sont mineures. des enfants qui devraient être mis à l’abri, accompagnés et protégés. Au prétexte de la lutte antiterroriste, ils sont les premières victimes des contrôles frontières.”

Une France juste devrait être aussi celle des mots justes et de la vérité,
important alors de partager ces mots, en juste réponse à la caresse mielleuse qui nous a été offerte ce dernier 31 décembre.

Envie aussi de partager ceci: Et si c’était nous?



Ah…

Tenter de dire Posted on 16 Mai, 2017 18h04

Quelque chose que je dois dire ici,
mais souvent j’oublie.

À cet instant j’y pense, c’est donc que c’est le moment.

Il y a ce truc qui s’appelle Facebook et qui, semble-t-il, sert à communiquer.

Je ne m’y retrouve pas, je n’ai donc jamais créé à mon nom quelque compte que ce soit,
je tente de mon mieux de me tenir loin des GAFA.

Mais voilà, dans ce truc-là, n’importe qui peut s’emparer de mon nom, de mes images,
et peut-être avec la meilleure intention du monde
(mais la meilleure intention n’est hélas, pas toujours réfléchie, il faut parfois faire usage de ce qui nous sert de machine à penser…)
créer une page, un compte ou un je ne sais quoi, qui usurpe mon identité
mais n’est pas moi.

C’est fait, en deux exemplaires, depuis quelques années déjà.

Très compliqué de faire fermer ces machins-là.

Donc, si d’aventure vous passez par là-bas,
ne frappez pas.
Si je ne vous réponds pas c’est que je n’y habite pas.



Elles

Tenter de dire Posted on 26 Avr, 2017 13h52

Une
maison d’édition,
une autre,
cartes
postales et papeterie,
une
première rencontre,
et
puis quelque quatre-cents images.

Un
trajet.

Avant
l’image,
imprimée,
découpée, publiée, exposée sur son tourniquet ,
il y
a la peinture qui prend vie dans l’ombre de l’atelier.
Et
si la carte ne peut exister sans la peinture qui l’a initiée,
celle-ci
continue de vivre bien au-delà des collections épuisées.

En
voici quelques-unes,
extraites
de ce bout de parcours,
de
cette tribu de femmes qui depuis seize ans m’accompagnent.

Comme
moi, elles ont fait leur chemin depuis toutes ces années,
elles
se sont transformées,
ont
habité autrement l’espace à la fois étriqué et sans limites qui est le leur.

Femmes,

dans un premier temps presque asexuées,
elles
se sont épanouies dans la couleur qui leur tenait lieu de paysage et
d’air
à respirer.
Il m’a
fallu plusieurs années pour accepter l’idée qu’elles pouvaient me
ressembler,
et qu’inévitablement, elles suivaient mon trajet.

Ainsi
elles ont grandi, se sont épanouies, féminisées.

Parfois
se sont armées de ces piques d’Amazones
qui
disent ce que les femmes,
pour
pouvoir simplement vivre,
doivent sans cesse inventer.

Malgré
cela, elles ont poussé bien au-delà de moi.

Si
elles ont, au fil de ces années, suscité tant d’écho chez d’autres femmes,
c’est
peut-être que jamais elles n’ont imité les modèles
qui
nous sont imposés.


Je n’ai
jamais cherché à dire (sinon ce qu’une carte postale doit dire)
au
travers de ces femmes,
jamais revendiqué, jamais crié.
C’est
un aveu, elles n’étaient pas là pour ça.

Pourtant,
en rejoignant une à une la petite communauté qui peuple
mes
cartons à dessins, elles se sont emparées de ce qui gronde en moi,

d’une conscience vive,
et, ensemble, se sont affirmées.

Elles
disent sans mots ce qu’est une femme,
et son droit, ici, à exister.
Sans
peur, sans être abimée, minimisée, abusée, dominée, utilisée,
écrasée
par ceux qui la craignent et l’aiment à la fois.


Parées,
colorées, légères oui, mais jamais frivoles,
elles disent que beauté,
profondeur et gravité peuvent s’unir pour parler.

Les quatre premiers visuels ont été édités par Correspondances entre 2001 et 2009, les deux derniers par Aquarupella, en 2017.



Un souffle

Tenter de dire Posted on 17 Avr, 2017 14h31

Il y a ce texte,
écrit sur ce blog le 10 décembre 2015.

Il est pour moi plus que jamais d’actualité.

Envie, donc, de le partager à nouveau.



8 mars

Tenter de dire Posted on 08 Mar, 2017 17h35

Et si on inventait la journée des droits du kiwi?

Il serait content,
content qu’on pense un peu à lui,
à ses droits de kiwi.

Les 364 jours restants, ses droits, il pourrait s’asseoir dessus,
ça lui ferait un nid.

Et si les droits des femmes,
de par le monde,
de par ici,
comme ceux des hommes,
des enfants, des kiwis,
on y pensait aussi demain, après-demain,
tout autant qu’aujourd’hui?


(Image réalisée pour l’association Kiwi organisation)



Partage

Tenter de dire Posted on 18 Fév, 2016 18h24

Deux tout petits livres,
essentiels,
qui, de manière complémentaire,
ont été conçus pour nous ouvrir les yeux.

Ouvrons nos yeux,
nos mains,
nos cœurs.

Apprenons.

Eux, c’est nous
. Un livre réalisé et coédité par plus de 40 éditeurs jeunesse réunis pour l’occasion.
Les revenus issus de la vente de ce livre sont intégralement versés à La Cimade.

Bienvenue à Calais. Les raisons de la colère. Livre édité par Actes Sud dont les bénéfices et droits d’auteur sont reversés à l’association L’auberge des migrants.

Envie enfin de partager aussi ceci: http://www.baobabcreation.fr/leblog



2 0 1 6

Tenter de dire Posted on 20 Jan, 2016 12h56

Pour vous.

Quelques minutes et quelques mots,

quelques notes et chants d’oiseaux,

le temps d’une pause.

Pour y accéder

il vous suffit de cliquer sur l’image.



Les couleurs de nos peurs

Tenter de dire Posted on 15 Déc, 2015 11h21

On a eu peur,
on a peur.

La peur,
la sécurité,
semblent être devenues les principaux moteurs de notre pays,
d’un peuple.

Mais que peut-on fabriquer avec nos peurs?
C’est ma question du matin.

J’ai eu peur du bleu marine,
je ne suis pas plus rassurée aujourd’hui qu’hier,
et le bleu qui brille aujourd’hui sur une grande part de ce pays a beau être moins sombre
il nourrit hélas des élans très proches,
cultiver les peurs plutôt que de tenter de les apaiser.

Cultiver les tensions, la crainte de l’autre, de celle ou celui qui ne nous ressemble pas, qui n’agit pas comme nous, ne pense pas comme nous, ne parle pas comme nous.

Vous, moi, tous.

Voilà,
une nouvelle couleur pour la région dans laquelle je vis,
et des électeurs que j’imagine rassurés.
On leur a promis un “bouclier de sécurité” sur ce territoire,
avec “100% des gares, trains et lycées sous vidéoprotection”,
on leur a promis d’armer les policiers municipaux,
de créer une police des transports,
on leur a promis de rétablir les bourses étudiantes “au mérite”…

Le bleu doit être pur,
on ne mélange pas les bons et les méchants,
les torchons et les serviettes.

Ça se mesure le mérite?
Qu’on m’explique comment.

Envie de hurler,
mais non,
ou alors en silence.

Pourtant,
réfléchir.

Ces peurs, qui nous habitent tous,
d’une manière ou d’une autre,
nous conditionnent,
nous rendent manipulables.
On peut les laisser faire,
ou bien essayer de les mater.

Elles existeront toujours,
elles font partie de nous et sont avidement entretenues par ceux qui rêvent de pouvoir,
mais nous pouvons leur apprendre à prendre moins de place.

Ainsi respirer,
marcher et sourire,
même à celle femme sale qui tend la main chaque matin,
même à celui qui écoute de la musique trop fort en pleine rue,
même au chien muselé,
regarder, sourire, accueillir.

Et puis,
puisque dans cette nouvelle région toute de bleu vêtue il n’est plus guère
question d’aides aux plus fragiles, de culture, de spectacle vivant*…
Alors inventer autrement,
résister à nos peurs bleues,
et proposer encore,
et encore,
et encore,
partout où on peut,
avec ce qu’on a dans les mains,
la poésie et la beauté.

Envie d’essayer.

Sur ce blog je râlerai encore, promis,
mais j’essayerai de partager aussi mes découvertes en matière d’émotion,
de beauté, de création, d’humanité,
de VIE.

* (Mr Wauquiez souhaiterait entre autres choses fermer les formations fantaisistes comme celles des métiers du cirque et des marionnettistes et ouvrir des formations débouchants sur de vrais jobs”)



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