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Gaëlle Boissonnard, un peu plus loin...

En attendant…

Tenter de dire Posted on 02 Jan, 2021 17h02

… de retrouver nos vies.

De cesser de compter,
ces morts-ci,
et pas les autres.

Car il y a les morts qu’on compte, et ceux qu’on ne compte pas.
D’ailleurs pour qui comptent-ils ces morts-là?

Ces morts de faim, de froid,
ces noyés de la Manche ou de la Méditerranée,
parce que trop pauvres, trop foncés, trop différents,
ces morts de fatigue à travailler pour nous,
à creuser pour nous, à coudre pour nous, à cultiver pour nous,
ces abattus du Yemen ou d’Égypte,
percés de balles tout droit sorties de nos essentielles fabriques,
ces seuls à crever qui n’ont même plus les ragots des comptoirs,
la lumière des cafés pour se revigorer
et qui crèvent,
ces empoisonnés pour leur bien,
ces morts de détresse de n’être rien,
ces morts juste parce que c’est la fin.

Qui les compte?

En attendant le temps où nous compterons tous nos morts,
et tous nos vivants,
en attendant ce temps où tous compteront pour nous,
jusqu’au plus petit brin d’herbe,
en attendant ce temps où nous prendrons nos vies en main,
je vous souhaite une année belle,
éveillée, éclairée,
libérée.



Souffler

En cours Posted on 08 Déc, 2020 18h44

Depuis quelques semaines, sur ce blog,
un long silence,
à l’image de ce qui nous est imposé.

Chacun chez soi,
sans bruit, tête basse et masquée.
Les seuls encore plus seuls,
les pauvres toujours plus pauvres,
(et les riches plus riches, ne l’oublions pas),
chacun reclus dans sa petite misère,
ses craintes, ses frustrations,
ses colères rentrées.

L’atelier aussi s’est isolé,
du froid de novembre,
des peurs qui nous font renoncer à vivre,
à exiger de vivre,
des bruits du monde et de ceux qui croient qu’il faut tuer la vie pour mieux la protéger.

Un silence donc ?

Mais à tous les étages des mains en mouvement.
Et quel bonheur quand les mains s’agitent et se mêlent à la pensée,
aux envies, aux idées,
à la terre et aux textiles usés qui attendaient depuis si longtemps de prendre corps.

Un silence nécessaire donc, pour mieux se concentrer,
et la joie de créer.

De ce temps d’informatique pause sont nées quelques pièces,
céramiques, textiles, papier – ou bien tout mélangé –
qui sont exposées pour quelques jours sous mon toit.

Une exposition éphémère et privée,
mais que j’espère bien faire un jour voyager.

Quelques images pour le partage.

À bientôt !








Les vrais humains

Tenter de dire Posted on 02 Nov, 2020 17h05

Étrange de tenter,
à la fois face et derrière un écran,
de dire l’importance d’être ensemble.
Ensemble vraiment,
les humains avec les humains,
avec les sons et les odeurs,
avec les mains qui touchent,
avec les peaux qui sentent,
avec ce que l’on voit et qui ne se dit pas,
avec ce que l’on montre, malgré nous, parfois,
et qui ne s’entend pas.
Avec la vraie vie,
les vraies gens,
les vrais humains qui rient, qui pleurent,
qui meurent aussi.

Qui meurent de solitude, de désespoir ou de chagrin,
qui meurent simplement parce que c’est la fin,
le bout du chemin,
parce que oui, quelle qu’en soit la manière, la vie un jour s’arrête.

En attendant,
on peut se poser la question de cette vie,
de savoir si ce n’est qu’une petite mécanique dont il faut prendre soin,
qu’il faut réparer de temps en temps,
sans se soucier de ce qui la nourrit,
de ce qui, en elle,
et en dehors d’elle, fait sens.

À quoi bon vivre si c’est en étant privés de la vie,
de ce qui fait la vie aussi.

Certains aujourd’hui se demandent,
et bien sûr cette question je me la pose aussi.

Pour sauver des vies, la vie, une forme de vie,
nous sacrifions ce qui fait la vie.

Ce qui fait la vie dans ce qu’elle a de plus beau,
la création.
Si la vie est partout,
là, dans cet arbre qui sous mes yeux se dénude,
dans le chant de l’oiseau que j’entends de l’autre côté de la fenêtre,
dans les bourgeons d’hellébores qui commencent à pointer sous les feuilles,
elle est aussi en nous.

Et c’est cette vitalité que l’on fait taire,
en réduisant à rien les liens sociaux,
en nous mettant en cage,
en fauchant nos élans de création, de partage,
d’énergie pourtant si précieuse.

Que certains se rassurent,
les chasseurs peuvent continuer à tuer
– les fabricants et marchands d’armes également,
des civils, des enfants –
encouragés par ceux qui prétendent nous sauver.

Sauver notre corps, notre petite mécanique,
nos consommations effrénées.
Le reste on s’en fout.

Je ne m’en fous pas,
et je suis persuadée que chacun,
avec ce que nous avons dans les mains,
nous pouvons résister.

Les créateurs ne dorment pas sous la chappe qu’on leur a imposée,
la fourmilière ne cessera jamais de fourmiller,
les graines à l’abri de la terre se nourrissent pour mieux germer,
pour mieux éclore et pour mieux exploser sous le prochain soleil.
La vie est bien là.

À chacun de nous de l’arroser, d’y croire et de l’inventer.




En écho à mes mots, cette tribune écrite par Alexis Weigel, libraire à Mulhouse.

Et puis, pour information, et parce que la question m’est parfois posée,
sachez que je ne ne suis présente sur aucun réseau “social”,
et que je ne vends rien sur ces plateformes commerçantes
qui ne font de bonheur que celui des multimilliardaires qui les possèdent
et qui s’engraissent sur nos détresses.
Pourtant vous y trouverez mon nom.
Dans le premier cas, les comptes ont été ouverts par des usurpateurs (trices?),
et dans le second ce sont des commerçants qui vendent en ligne et à des prix exorbitants
la papeterie que j’illustre et qui est éditée par Aquarupella.

Si vous me cherchez, je suis ici.
Si vous souhaitez acheter cartes, calendriers ou autres petits carnets,
un très grand nombre de boutiques indépendantes, en France et à l’étranger, les commercialisent.
Et si vous souhaitez vraiment acheter en ligne, certaines papeteries
vous les proposent, comme celle ci.





Alternances

Comme ça... Posted on 21 Oct, 2020 11h35

C’est comme le ciel,
avec le vent qui bouscule les nuages,
et le rose matinal qui nous fait sa parade,
et le gris plombé qui l’envoie valdinguer.

Un mouvement permanent.

Dans l’atelier,
c’est un peu pareil,
tout bouge, tout le temps,
c’est le nid de l’alternance,
et ce blog est le carnet qui garde en mémoire
la trace de ces incessants passages.

Depuis quelques jours, grès et porcelaine ont remplacé le papier,
les pigments.
Le fil attend son heure,
et la couleur n’est jamais loin,
mais elle prend d’autres formes.

Dehors le vent est fou.
Dedans il faut sans cesse réinventer des bulles,
de silencieux paysages.

Et en parlant de pays sages,
envie de vous inviter à aller voir le documentaire douloureux
mais tellement important de David Dufresne,
Un pays qui se tient sage.

Il donne grandement à réfléchir, et plus que jamais nous avons besoin de ça.

À bientôt?




La part des femmes

Tenter de dire Posted on 06 Oct, 2020 14h34

Un peu de bruit après un long silence.
Envie de partager cette animation de moins de deux minutes,
sur Arte
, qui en dit long sur la place de la femme dans l’art.
Sans commentaire.

À bientôt?



Édition minuscule

En cours Posted on 22 Août, 2020 18h12

Ce serait comme une graine,
une graine de lin ou de capucine,
qui prendrait son temps pour faire sa vie sous terre,
puis pour germer, grandir, fleurir.

Voilà quelques années que je propose ici et là
une petite papeterie éditée par mes soins,
imprimée en France,
conçue, emballée et fignolée dans mon atelier.

Suite à mon aventure sur Zeste,
dont j’ai parlé un peu plus bas,
j’ai pu agrandir ma petite famille de “papiers illustrés”
(cartes, étiquettes, affichettes…)
d’une collection de douze cartes simples.

Et si la vie…
C’est son nom,
et mon envie est de la faire vivre et voyager.

Les cartes sont maintenant imprimées,
ne reste plus qu’à les commercialiser.

En attendant de trouver un moyen de les vendre simplement en ligne,
je les propose déjà par correspondance.
Pour cela, il suffit de m’envoyer un mail :
contact@gaelle-boissonnard.com

Je vais par ailleurs les proposer à la vente aux professionnels,
librairies indépendantes, jolies boutiques en quête d’éthique…
Si vous êtes professionnel et que vous avez l’envie de les distribuer,
n’hésitez pas à me contacter par mail également.

Enfin, je travaille aussi à réorganiser tout ce que j’ai, jusqu’à présent,
réalisé en auto-édition, afin de créer une collection cohérente
et qui continuera de s’enrichir au fil du temps.

Édition minuscule,
ça germe, ça pousse,
et c’est à suivre ici, et un peu loin…

À bientôt ?



Le fil des jours

En cours Posted on 30 Juil, 2020 16h26

À mi-chemin d’un été qui ressemble toujours à un temps entre parenthèses,
voici quelques nouvelles de l’atelier.

L’aventure Zeste a fermé ses portes le 3 juillet dernier sur une très belle et encourageante réussite.
Ont suivi quelques semaines d’un travail de fourmi, juste après avoir réceptionné mes cartes fraîchement imprimées qu’il a fallu compter et réunir en petits paquets destinés à partir en voyage aux quatre coins de France.
C’est ainsi une centaine d’enveloppes bien remplies qui ont pris leur envol ce matin, et qui, j’espère, parviendront toutes à bon port, accompagnées de grands mercis adressés à leurs destinataires.

Beaucoup de travail reste à faire pour commercialiser ces cartes.
Je réfléchis encore aux moyens les plus appropriés, avec toujours en tête la nécessité de faire les choses à ma mesure, à mon rythme, et dans le souci constant des convictions que je défends.
À suivre donc…

Un autre projet mené en parallèle depuis ce printemps, est une lumineuse collaboration avec une amie céramiste.

Frédérique Eyraud tourne la porcelaine et créé des objets du quotidien, des objets à vivre.
Nous nous connaissons depuis très longtemps, et ne comptons plus les projets que nous avons menés ensemble.
C’est l’idée d’une exposition dans la boutique Souzani, au Chambon-sur-Lignon, qui nous a donné l’envie de cette nouvelle collaboration.

Pichets, cache-pots, bols et gobelets en porcelaine émaillée de blanc satiné ont vu le jour dans l’atelier de Fred avant de poursuivre leur trajet dans le mien, et de se voir habillés de minutieux collages réalisés à partir de chromos céramiques.
De carnets en pots tournés, c’est ainsi qu’est née notre collection Histoires de jardins.

Chaque pièce est unique et raconte son histoire. Le temps et la patience nécessaires à la réalisation de chacune nous ont conduites à imaginer une série très limitée, qui pour l’instant n’est visible que chez Souzani.

Et cet été, c’est tout un jardin qui pousse chez Souzani.
Depuis du 10 juillet, des arbres, des herbes, des fleurs ont racine sur le textile, le laiton, le béton, la céramique, et s’entremêlent au gré des collaborations.

Vous pourrez y retrouver les créations de Sadaf, qui a invité mes minuscules maisons à dialoguer avec les arbres ciselés de ses petits paysages, mi-sculptures, mi-bijoux. Les accompagnent également celles de Véronique Vernette, illustratrice qui pour l’occasion a troqué ses pinceaux contre une machine à coudre et celles de Françoise Chaussy, potière, dont le travail tout en couleurs est à lui seul un infini jardin.

Histoires de jardins, c’est tout l’été chez Souzani.
15 route de Tence, au Chambon-sur-Lignon, en Haute-Loire.

La boutique est ouverte du mardi au samedi de 10h à 12h30 et de 14h30 à 19h.
Le dimanche, de 10h à 12h30.
06 85 02 15 33

Quant à notre collection, pas sûr qu’elle ne continue pas son chemin un peu loin, quand l’été sera terminé.

Quelques nouvelles enfin des stages qui ont retrouvé le chemin de l’atelier. En août, deux sont encore programmés: Murmures de terre, les 8 et 9 août, et La cuisine des couleurs, les 15 et 16 août. Vous voulez en savoir plus? C’est ici !



L’art des masqués

En cours Posted on 10 Juin, 2020 14h17

La vente aux enchères silencieuses au profit de l’association M la vie avec Lisa a démarré
ce matin à 10 heures, et se poursuit jusqu’à dimanche 14 juin 2020 à 16 heures.
Si vous voulez en savoir plus, retrouvez mon article à ce sujet ici, ainsi que le détail des masques sur lesquels j’ai travaillé.

Île (détail), acrylique, fils et porcelaine sur masque de coton.

Vous souhaitez découvrir l’ensemble des masques proposés à la vente ? Le catalogue en ligne, c’est ici.
Vous souhaitez tenter d’acquérir l’un ou l’autre masque ? Le formulaire d’enchères c’est ici.

Et puis envie de vous montrer ceci.
Le travail en cours, le dessous du masque, ce qui ne se voit pas et qui pourtant est le reflet des heures de patience à coudre, broder, piquer le coton et se piquer les doigts…
J’aime ces traces invisibles, que l’on fait disparaitre alors qu’elles sont souvent bien plus expressives
que ce que l’on choisit de montrer…



Coup de pouce

Bientôt., En cours Posted on 08 Juin, 2020 11h21

Celles et ceux qui me suivent ici savent que depuis quelques années j’édite en solitaire une petite papeterie un peu plus aérée, un peu plus poétique, un peu plus en dehors des chemins tracés
que celle que l’on connait habituellement de moi.

J’ai travaillé ces derniers mois sur une nouvelle série de cartes illustrées qui devrait venir très prochainement étoffer cette collection de papeterie auto-éditée.

Pour mener à bien ce projet et lui donner un peu plus de visibilité, j’ai eu besoin d’un coup de pouce.
J’ai fait appel pour cela à une plateforme de financement participatif, qui me permet de proposer
en pré-vente ces futures cartes, et ainsi d’en financer l’impression, mais aussi, peut-être,
une partie de la commercialisation.

Si vous avez envie de découvrir ces cartes, ce projet, ou encore y contribuer, c’est ici.

Cet appel à financement a très bien démarré, et j’en suis ravie, mais il se poursuit encore jusqu’au 3 juillet prochain.
Aussi, si vous souhaitez me soutenir dans cette jolie aventure, ou simplement acquérir en avant première l’une ou l’autre de ces cartes, ou même la collection complète, ou encore une illustration originale,
et bien n’hésitez pas à aller y promener vos yeux…

Un grand merci à celles et ceux qui ont déjà contribué! Non seulement pour l’aide concrète et matérielle que vous m’apportez, mais aussi pour la confiance et l’énergie que vos gestes solidaires sont venus nourrir en moi.

Et puis, parmi les projets qui reprennent vie après ces trois mois d’isolement forcés, il y a les stages à l’atelier. Je proposerai très bientôt de nouvelles dates de stages pour cet été, mais en attendant, sachez qu’il reste des places disponibles pour celui des 20 et 21 juin (Matières à collage) et celui des 3, 4 et 5 juillet (Entre parenthèses).
Si l’un ou l’autre vous intéresse, n’hésitez pas à prendre contact avec moi.

Vous trouverez plus d’informations sur mes stages et leur contenu en vous rendant sur le blog qui leur est dédié.

À bientôt!



Tout un plat

Comme ça... Posted on 24 Mai, 2020 14h49

Pour le plaisir de jouer avec les couleurs,
de faire résonner entre elles des images glanées au quotidien,
dans l’atelier, dessus, dessous,
pas loin.



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