Une série de petits muraux, réalisés en grès engobé et émaillé, puis illustrés à partir de collages de décalcomanies céramique. C’est une technique que j’aime beaucoup, qui demande patience et anticipation, (les décalcomanies sont imprimées en amont, à partir de mes dessins, mais aussi de reproductions de planches botaniques anciennes — notamment quelques-unes de Pierre-Joseph Redouté, chinées dans une magnifique bouquinerie de la Drôme).
Ludique et poétique, le collage fait dialoguer les dessins comme on le ferait avec des mots. Chaque association est une nouvelle histoire que je m’invente.
Une fois le collage effectué, une troisième cuisson est nécessaire pour fixer définitivement le dessin dans l’émail. Avec cette même technique, j’ai aussi réalisé une série de broches et de cache-pots, à retrouver également chez Souzani.
Parmi les créations d’une dizaine d’artisans, est également présentée ma petite papeterie, ainsi qu’une famille de poissons en papiers perdus. Ceux-ci — petites sculptures sur pied — sont créés à partir de chutes de peintures et autres petits rebuts qui s’accumulent dans l’atelier. Impressions aux tampons, couleurs, crayons, collages, couture et bouts de bois pour un banc lumineux et joyeux.
C’était il y a un an. Une résidence de création céramique, en duo avec Sylvie Delphaut, à l’invitation du centre de céramique Arte Diem à Saint-Chamond.
Durant ces deux semaines de travail nous avons été accompagnées par Chloé Sorbe, photographe (merci à elle pour la première photo de cet article), et par Baptiste Deyrail, vidéaste (et auteur de bandes dessinées).
Sont nés de ces rencontres, un catalogue, sous la forme d’un abécédaire, illustré par les photo de Chloé,
mais aussi un film documentaire, réalisé par Baptiste.
Vous avez envie de vous glisser dans notre éphémère atelier, d’y jeter un œil ou l’une ou l’autre oreille? Le film est à découvrir ici
Belle découverte!
(Une fois encore, un immense merci à Arte Diem pour son accueil et son professionnalisme. C’est une chance d’avoir tout près d’ici une association qui œuvre avec autant d’énergie au partage et à la visibilité de la céramique contemporaine.)
J’ai toujours aimé glaner. Graines, brindilles et cailloux, des choses jolies qui m’accompagnent. Des traits d’union, entre moi et le reste du monde, d’un monde. D’un monde qui est le nôtre, intimement, et qui pourtant ne ressemble pas à celui qui nous est montré au quotidien, comme étant le monde.
Celui auquel je me relie est un monde loin des armes et des marchés financiers, loin du mépris et du pouvoir, loin de la folie des hommes.
Mon regard se promène dans ces espaces calmes, et vivants.
Je glane. Je regarde, imagine, projette, à la recherche de végétaux en attente d’un cycle nouveau, mais aussi, sans doute, en quête d’un refuge.
Dans ces moments je respire.
Depuis quelques mois je récolte des végétaux de toutes sortes, pour nourrir encore mes recherches avec la porcelaine-papier. Je collecte aussi des rebuts, des déchets, des matériaux conçus et fabriqués pour finir leur course à la poubelle, et ça ne manque pas.
En tête et dans les mains, un projet d’expo pour l’automne prochain…
J’y reviendrai.
En attendant, je viens de terminer de nouvelles illustrations, pour étoffer les collections de ma maison d’édition, Aquarupella, mais aussi celles d’Édition minuscule, ma petite production de papeterie auto-éditée, qui poursuit son bout de chemin.
Ainsi, deux cartes qui reprennent des dessins de mes carnets, mais aussi un ensemble de huit nouvelles images, Les envolées, que j’espère pouvoir proposer dès qu’elles seront imprimées!
Un tige, une branche, un rameau, qui, se posant au sol, prend racine,
D’infinis petits ponts entre l’air et la terre, entre le dessus et le dessous.
La vie qui se multiplie.
Un duo de marcottes créé lors de notre résidence. Sylvie a réalisé la grande, engobée de couleurs, et moi la petite, texturée et engobée de porcelaine, sur laquelle d’autres minuscules marcottes textiles ont choisi de pousser. Ce premier duo a donné naissance à d’autres pièces, créées dans leur prolongement, dans nos ateliers. (photos ci-dessus et ci-dessous)
À voir, dans notre exposition de fin de résidence Le ventre de la terre. Arte Diem, Saint-Chamond. Jusqu’au 8 décembre 2023.
Quelques nouvelles d’ici, pour ce début d’automne malmené par les hommes.
Dans l’atelier, des tentatives d’hybridation. Mêler textile et céramique pour faire germer, s’enraciner d’improbables boutures. Un alphabet entier de ces toutes petites sculptures, c’est ce que nous aimerions présenter, Sylvie Delphaut et moi, lors de l’exposition de notre travail réalisé en résidence au printemps dernier.
Énigmatiques objets, curiosités, mystère de ce qui pousse et se développe à l’ombre du ventre des femmes et de celui de la terre.
L’expo aura lieu du 10 novembre au 8 décembre prochains, dans les locaux d’Arte Diem à Saint-Chamond, mais j’en reparlerai très bientôt.
Un peu plus loin, des illustrations, encore et toujours.
Celles-ci ont déjà quelques années, elles ont beaucoup voyagé, comme celles qui les habitent, mais ce sont elles que ma maison d’édition a choisies pour accompagner l’année 2024.
Des calendriers, et bien d’autres choses, à retrouver en vente sur le site de Papiers et cie, ici, et là.
De la couleur enfin, des couleurs.
À cuisiner, à inventer, à faire vibrer et se frotter les unes aux autres, pour créer douceur, contrastes, intensités, pour l’esprit de l’eau, de l’air, d’un chagrin à poser, d’une joie, d’une colère…
C’est un stage de trois jours que je propose, dans le cadre de la résidence menée à Arte Diem. Ce sera donc dans ces vastes et clairs ateliers que je l’animerai. Il reste encore quelques places. Pour les infos, c’est ici!
Quel lien? Entre un parasol chinois ancien, bambou et papier huilé, rafistolé,
un brin de nuancier,
un nuage minuscule,
des pots et des galets, porcelaine et grès en attente d’un voyage à 1260 degrés,
et de la couleur encore, du papier…
Quel lien, si ce n’est, celui, ténu, de la poésie qui les unit? Un fil de soie qui vole dans le vent frais de cet été, pour réunir ce qui me plait, et que je présenterai samedi 19 août prochain, dans le cadre du Marché local et pas banalqui aura lieu à Pélussin, au cœur du Parc régional du Pilat, dans la Loire.
Je serai heureuse de vous y rencontrer, à partir de 10h et jusque 19h.
Un peu plus au sud, au Chambon-sur-Lignon (Haute-Loire), dans la jolie boutique Souzani, J’expose une petite série de sculptures en grès et porcelaine, habiter les nuages.
Besoin d’air sans doute, et de m’inventer des refuges loin de ces humains qui préfèrent l’accaparement à la vie.
Juste quelques pas à faire, une fois passée la porte de l’atelier pour trouver des plantes et des fleurs qui soignent et qui se mangent.
Fascinée par leur présence et leur étrange beauté, je ne peux pas m’empêcher de les saisir avec ma boîte à images, de les garder dans un coin de mon antre, pour les jours de froid peut-être, et pour le plaisir de les partager . (c’est plus beau qu’une guerre, qu’un Jet ou qu’une robe à paillettes non? C’est surtout tellement plus vivant)
Aussi les plantes, les végétaux, me suivent partout dans mon travail. Jusque dans les textiles que j’utilise, lins, chanvres et cotons élimés, jusque dans la terre dans laquelle je les trempe, les imprime, jusque dans mes dessins, presque toujours.
Ici, les détails d’une installation réalisée pour un hall d’immeuble de la ville de Saint-Chamond, dans la Loire. Il s’agit d’une commande de l’association Arte Diem pour Habitat et métropole. Une dizaine de fresques ont été réalisées par autant de céramistes professionnels dans le cadre de la rénovation d’un ensemble d’immeubles de logements sociaux.
J’ai choisi de travailler non pas sur une fresque conventionnelle composée de carreaux assemblés, mais sur un ensemble de plaques murales collées sur un mur peint en vert argile. Chacune fonctionne de manière isolée, comme un tableau, raconte sa propre histoire, tout en faisant écho à ses voisines. Le fil conducteur qui créé la cohésion de l’ensemble au delà de leurs formes et du mouvement qu’elles installent, est fait de ces petites choses dont l’humain a oublié la préciosité et l’importance. La vie végétale et animale qui nous entoure et qui fourmille sous nos yeux aveugles, indispensable à la survie de notre espèce.
Archipel. Ensemble de 70 plaques de grès engobées, émaillées et illustrées de collages de décalcomanies céramique réalisées à partir de mes dessins et de planches botaniques anciennes.
Et plus beau encore que n’importe quel dessin, consoude et nigelle, les couleurs du printemps.