De haut en bas, herbes, feuilles et fleurs “cueillies” autour de l’atelier.
Sculpture/personnage suspendu,Elle soigne (Grès, textile récupéré, vêtements anciens, objets glanés, rebuts en tous genre)
Sculptures/personnages sur socle, Petit Jardinet Grand jardin (Grès, textile récupéré, objets glanés, rebuts en tous genre)
Nuancier de l’herbe et des feuilles, ensemble et détail (42 petits formats, 19×29 cm. Technique mixte sur papier aquarelle Arches)
Sculpture/personnage sur socle, Mère patience (Grès, textile récupéré, objets glanés, rebuts en tous genre)
Les sculptures sur socle, aussi appelées Les petits lunaires, sont nées lors d’une “résidence thérapeutique” que je me suis organisée suite à une intervention chirurgicale. Par la patience, le soin et l’attention qu’elles m’ont demandé, elles m’ont aidée à me réparer et à vivre sereinement cette transformation, ce passage.
De la lumière, de l’ombre, des reflets verts, mousse, pré ou lichen, verts subtils et infinis, qui piquent, accueillent, nourrissent, protègent ou rafraichissent.
Verts oubliés par trop d’humains pressés, relégués à l’inutile, à la futilité, à la promenade du dimanche… On respire, c’est si doux, mais c’est déjà fini.
Verts d’un monde qui s’éteint, et que j’ai eu envie de décliner, là, en nuancier de l’herbe et des feuilles, en figures féminines et végétales, nées de rebuts textiles, et pourvoyeuses de vie, de soin, de poésie.
Et puis, en écho, des graines, cinquante collections de graines.
Vous n’avez pas pu vous déplacer? Alors entrez!
Poussez la porte, avancez vous, Ouvrez les yeux, les mains.
Avec délicatesse, tiroir après tiroir, découvrez les trésors que recèle ce précieux grainetier.
Graines Des graines de joie légère, ou de colère, des petits grains de trois fois rien, semences précieuses, sauvages ou raffinées, secrètes ou exhibées, coquilles ouvertes, coquilles fermées. Des fragments rassemblés, bouts de terre, de fils emmêlés, bouts de chair.
Des germes sans menace, sinon celle de la vie des femmes et de ce qu’elles ont dans les mains : l’infini pouvoir de soigner, d’éveiller, de créer, d’élever.
Femmes qui inventent, protègent et multiplient la vie, cette vie que d’autres s’obstinent méthodiquement à détruire.
Modelées, brodées, pliées, gravées, tournées, illustrées, cousues, soufflées, découpées, frappées, imprimées, ciselées, feutrées… ces graines ont été créées par cinquante femmes qui se sont prêtées au jeu de donner corps et cri à ce précieux symbole.
Présentées dans les tiroirs d’un meuble de métier ancien, à la manière d’un conservatoire symbolique des énergies créatrices féminines, elles sont autant d’œuvres minuscules de porcelaine, de grès, de textile, de feutre, de métal, de brindilles, de nacre, de lino, de papier…
De haut en bas, Gaby Matrioshka, Catherine Herbertz, Ségolène Géry, Bertille Derail, Sylvie Delphaut, Agnès His et Odile Viallon, Sandra Coelho, Delphine Caraz.
Un court aperçu des œuvres minuscules qui sommeillent à l’ombre de leurs tiroirs de bois, et se dévoilent à celles et ceux qui, avec patience et gourmandise, font le trajet de les découvrir.
L’exposition Fertile, et l’installation Graines sont encore en place jusqu’au 30 septembre. (jusqu’à midi pour les graines, jusqu’à 18 h pour le reste de l’exposition). Pour rappel, les horaires de la médiathèque sont :
Et comme les expositions se suivent et entrent parfois en collision…
Je participe, cette année encore, à l’exposition collective Éphéméride, avec une série de douze muraux en céramique, au format 20×20 cm.
J’ai travaillé cette année en pensant à ceux qui restent. Aux femmes, aux mères, aux frères qui attendent, qui listent et empaquètent tabac, saucisson, coquillettes, comme ma grand-mère l’a fait durant onze années de sa vie. Pour ses fils enrôlés de l’autre côté de la mer, pour son mari soldat sans doigts, prisonnier au bout du monde, là où aujourd’hui une autre sinistre et stupide guerre se joue.
Petits soldats de plomb, humains de rien du tout, il faut bien que les grands s’amusent, de ces corps, de ces vies, de ces pions, de ces hommes qui aiment et qui respirent, qui ont peur, qui obéissent, qui tuent ou ne tuent pas, qui brûlent leurs bras pour ne pas trahir leur pays, ce pays qui les a envoyé là-bas, se faire stratégiquement dézinguer, par d’autres pions armés.
C’est un carnet trouvé et datant de 1917 qui m’a accompagnée dans cette envie et cette idée. Dedans, des brouillons de lettres adressées à un frère envoyé “faire la guerre”, et des listes numérotées, Chocolat, conserve de lapin, de faisan, chaussettes et cigarettes… une vie entre les lignes, celle de ceux qui restent. Comme des pointillés entre la guerre du jour et celle d’il y a un siècle, qui me racontent qu’il y aura toujours des hommes pour jouer à la guerre, avec la vie d’autres hommes, et qu’il y aura toujours des femmes, des mères, des sœurs, des frères, pour les attendre.
Vous souhaitez que l’on s’y rencontre? Je serai présente samedi 1er octobre, entre 15h et 17 heures, et dimanche 9 octobre entre 16h et 19H.
C’est une exposition, comme un nuancier, de verts en camaïeu, de verts teints, peints, cousus, brodés, profonds ou légers, de verts printemps, eau dormante ou scarabée.
Un nuancier qui déclinerait en couleurs et en matières la puissance de vie et l’énergie créatrice des femmes, en écho à celles du monde végétal.
Du papier, du textile, et une histoire de rebuts auxquels je donne corps, de fragments de mémoires que je rassemble, relie et assemble sans fin, pour ne pas perdre, et pour ne pas me perdre.
Fertile, c’est une exposition qui commence aujourd’hui dans la lumineuse galerie de la médiathèque Jules Verne, à La Ricamarie (Loire).
Le vernissage a lieu ce vendredi 9 septembre, à 18h30
Au sein de l’exposition, une installation, Graines, présente dans un ancien meuble de métier les collections d’œuvres de tout petits formats de cinquante femmes, plasticiennes, céramistes, illustratrices, bijoutières, feutrière, graveuse… que j’ai réunies pour l’occasion.
En écho au thème de la fertilité, ce sont autant de perceptions, de savoir-faire, d’histoires et de sensibilités qui ont donné naissance à cinquante collections de graines.
Un évènement permettra de rencontrer la plupart des créatrices et de découvrir l’ensemble de toutes les collections imaginées et conçues pour l’occasion. Il aura lieu le vendredi 16 septembre à 18h30.
Dans l’ombre de l’atelier, il ne fait pas très frais, pas assez.
Alors, par la couleur, inventer la fraicheur.
Mes carnets ont voyagé aux quatre coins de France, et même un peu plus loin, ils ont aussi fait leur nid dans quelques librairies, et c’est une joie.
L’été se poursuit, il sera dédié aux recherches, à l’expérimentation, à tenter de donner corps à des envies qui me trottent en tête depuis des mois, pour une expo prévue en septembre prochain.
C’est tout près… les cigales attendrons, et le bruit des vagues, et les odeurs de rivières, et les libellules dansantes.
Me restent les oiseaux, l’herbe roussie et l’agneau qui de sa voix d’enfant bêle sous mes fenêtres. Me restent la couleur et le papier, le fil et les trésors glanés, et les tissus teintés et reteintés.
C’est une autre aventure, un autre départ, et qui me plait.
Les Galets de sagesse, en grès émaillé et illustré, créés en duo avec Laurent Suchel sont exposés et vendus à la boutique Souzani, au Chambon-sur-Lignon, qui est ouverte tout l’été. Vous y retrouverez aussi mes carnets.
Après des mois de recherche, d’essais en tous sens, de tentatives, de ratés, d’envies de tout envoyer balader, de confiance qui joue au yoyo et de couleurs qui n’en finissent plus de se décliner…
Enfin, j’y suis arrivée.
Il y a longtemps que je rêvais de réaliser des carnets, mes carnets. Des carnets pour écrire ou pour dessiner, des carnets pour crier, pour se dire, pour inventorier ou gribouiller…
Mais de jolis carnets.
Les voici, déclinés en huit versions, huit illustrations sur un beau papier à grain, dans un format un peu allongé, 13×21 cm, avec 64 pages blanches très douces pour accueillir tous les secrets du monde.
Pour les faire connaitre, j’ai choisi une fois encore de lancer une campagne de financement participatif par le biais de la plateforme Zeste.
Un peu plus loin, dans le jardin, d’autres nuances.
Des verts qui se cherchent, se heurtent, s’embrassent ou se confondent, sur le textile ou le papier, pour un projet en devenir.
Le soleil de printemps m’a tendu les bras, l’espace d’une journée, et les verts du dehors ont gagné le dedans. Linge, chiffons, chemises et petits flacons de teinture chinés récupérés, pour une vie à réinventer.
Ne pas chialer, là, ventre serré dans l’atelier, en lisant ça.
On le savait pourtant, on le hurlait déjà, mais qui entend? Qui, vraiment, veux entendre?
On nous parle de sauver des emplois.
Il faut donc tuer pour ça? Accepter de tuer? D’assassiner des enfants, des femmes, des hommes, des gamins, des vieillards? Tuer, mutiler, bousiller à jamais? Oui, mais non, pas tout à fait, c’est loin vous savez, et quand c’est loin on ne voit pas bien. On ne les tue pas vraiment, avec nos armes, les ukrainiens. Les yéménites et les syriens non plus, non.
Ce sont d’autres qui tuent regardez! Ces vilains soldats aux ordres d’un méchant dictateur.
Nous on n’y est pour rien. Bon, C’est vrai qu’on a conçu, élaboré, peaufiné, fabriqué et commercialisé, signé des marchés. C’est vrai qu’on s’est assis sur les traités qu’on avait pourtant ratifiés, On a contourné l’embargo, aussi, c’est vrai.
Mais ils n’avaient qu’à pas les utiliser ceux à qui on les a livrées! On leur avait bien dit pourtant, “Ces machines servent à tuer, mais c’est pour la paix!” Qu’y peut-on s’ils n’ont pas compris?
On peut pleurer.
On peut aussi se révolter, dénoncer, interpeller. On peut agir.
Avec ce qu’on a dans les mains, avec nos moyens de colibri, mais on peut, oui.
Parce que, par les fenêtres de l’atelier la grisaille s’entête depuis le début de l’hiver à dévorer le ciel.
Parce que je n’ai encore jamais, ici, abordé cette couleur.
Parce qu’elle est composée de toutes les autres, qu’elle a avalées pour les transformer en mille subtiles nuances, qui bien souvent nous attristent, alors qu’à y regarder de plus près, on y découvre toute la richesse et la beauté des mélanges, des mixités, des métissages… Ceux-là même que certains voudraient éradiquer de “notre” territoire, alors qu’ils sont la vie-même.
J’ai attrapé ce matin mon petit matériel à prélever des images, et suis partie en quête, tout autour de l’atelier, d’une palette de gris.
Gris pierre, gris fer, gris caillou ou gris vermoulu, gris lichen et gris calcaire, gris zinc, gris cocotte et gris poussière, C’est beau tous ces gris, non?
À l’intérieur, la couleur joue autrement.
J’ai retrouvé ma boîte d’aquarelle, remisée depuis des années. Avec elle, un plaisir oublié, celui des mélanges immédiats, de subtilités de tons, de nuances, de transparences.
Deux et deux et deux font six, et à six, on rejoue!
En 2022, jouons, rejouons, inventons la vie là où elle n’est pas, profanons les stupides injonctions, partageons, rions, regardons nos mains, nos cœurs, nos réflexions, et ayons confiance en eux.
En 2022, faisons des projets. Des projets fous, des projets doux. Gagner la lune en trottinette, sauter de flaque en flaque, verre de vin à la main, prendre le temps de regarder autour de nous, de regarder ce qui vibre et se transforme, ce qui devient.
En 2022, venez pousser la porte de l’atelier, pour découvrir, le temps d’un week-end, comment se cuisinent les couleurs, comment un motif peut s’imprimer et se transformer à l’infini, comment réveiller un appétit de vie.
En 2022, je vous propose 4 stages qui auront lieu à l’atelier, près de Saint-Étienne, dans la Loire. Les 25 et 26 mars ainsi que les 9 et 10 avril, ce sera La cuisine des couleurs. Les 7 et 8 mai, une découverte de l’empreinte avec Jouer des tampons, et les 14 et 15 mai, un stage dédié aux ados et qui mêlera, de manière ludique, ces deux approches.
Pour vous donner une idée de l’ambiance et de ce qui s’y fait, je vous invite à aller vous balader sur mon blog dédié aux stages.
Et pour toute information à ce sujet, n’hésitez pas à prendre contact avec moi.